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Quand le Carbone tue

Photo par Callum Shaw via Unsplash

Combien de personnes meurent chaque année à cause des émissions liées à un seul voyage en jet privé? C’est à peu près la question que s’est posée le scientifique américain Daniel Bressler. En s’appuyant sur plus d’une centaine d’études, il est arrivé à développer un calcul pour estimer la mortalité liée au carbone. C’est-à-dire pour chiffrer concrètement combien de personnes meurent à cause des émissions de CO2. C’est la première fois qu’un chiffre clair et global est donné.

Quels en sont les résultats?

Dans le pire des scénarios possibles, celui où nous ne réduisons pas nos émissions de gaz à effet de serre, Bressler estime que 83 millions de personnes décèderont au cours du siècle à venir. Ces résultats sont d’autant plus choquants que selon l’aveu de Bressler lui-même, ses calculs sont largement sous-estimés. Ils ne comptent que les morts directement liées à la chaleur (par exemple pour des personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires ou respiratoires), pas celles causées par des effets indirects du réchauffement (inondations, pollution, tempêtes, maladies infectieuses, mauvaises récoltes etc.).

Combien d’humains tués par l’American way of life?

Les émissions de 3,5 américains au cours de leur vie, seraient alors suffisantes pour tuer une personne dans le monde, alors qu’il faut par exemple 146 Nigérians pour arriver au même résultat.

Ogun, État du Nigeria. Photo par Joshua Oluwagbemiga via Unsplash
New York, États-Unis. Photo par Laith Abdulkareem via Unsplash

« Si cela semble violent, c’est que ça l’est » comment le géographe suédois Andreas Malm à propos de cette étude. Selon lui, tout n’est pas de la faute des consommateurs, qui ne sont pas forcément responsables de la technologie qu’ils utilisent et de leur milieu. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire, au contraire, l’action climatique n’est est que plus justifiée.

Le carbone tue déjà

Les hautes températures n’ont pas attendu l’étude de Bressler pour tuer. Selon les premières estimations, la canicule de 2022 est à l’origine d’une surmortalité en France de 11000 décès par rapport à la même période en 2019, dernière année sans covid.

Dans ce contexte terrible, les agissements de certains ne peuvent plus être ignorés. Prenons le cas du projet EACOP, mené notamment par TotalEnergies. Il prévoit la construction en Afrique de l’Est d’un oléoduc chauffé, long de 1443 km. Le site internet de l’entreprise précise à ce sujet : « Opérateur responsable, TotalEnergies reconnaît les enjeux environnementaux et sociétaux de ces projets qui sont pris en considération. »

Schéma de l’oléoduc EACOP via TotalEnergies

Déjà largement critiqué, ce projet serait responsable de 7661 décès par an selon le calcul de Bressler, qui encore une fois sous-estime l’impact total du réchauffement.

Pas sûr que les responsables communication de TotalEnergies soient très heureux de voir ce chiffre. Il conforte plutôt les multiples actions qui appellent à l’annulation pure et simple du projet, notamment via le mouvement #StopEACOP. Plus d’un million de personnes ont déjà signé une pétition en ligne en ce sens.

 

 

Sources : Slate, Le Grand Continent, Le Monde, The Mortality cost of carbon par Daniel Bressler

Rédacteur : Léopold Poignant

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