Après BNP Paribas et Engie, La Société Générale et le Crédit Agricole rejoignent le club des “non” pour participer au projet controversé Rio Grande LNG.
Quel est le projet en question ?
Depuis 2017, ce projet d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) porté NextDecade, a pour objectif d’exporter à plein régime 27 millions de tonnes de GNL. Rio Grande LNG a longtemps été retardé dû à un contexte économique difficile et des risques irréversibles environnementaux et sociaux (impacts sur les droits autochtones et les écosystèmes, hausse d’émission de gaz à effet de serre). Or la guerre en Ukraine a fait changer les esprits et beaucoup d’entreprises et d’États ont voulu sécuriser leurs importations.
Ce retrait remet donc en question la viabilité de ce projet, même si d’autres acteurs restent agrippés à leur contrat. Prenons l’exemple de TotalEnergies qui serait sur le point de conclure un contrat avec NextDecade pour la livraison de quatre millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an.
« Ce retrait de Société Générale est un coup dur pour NextDecade et devrait envoyer un signal clair à ceux qui, comme Total, profitent de la crise pour parier sur l’industrie sale du gaz de schiste » explique Lorette Philippot, chargée de campagne Finance privée aux Amis de la terre France
Ce retrait est une bonne nouvelle, mais est-elle vraiment sincère ? Le groupe français Engie par exemple, a également renoncé à un contrat à 7 milliards de dollars. Mais ce retrait résulte tout simplement de la pression des ONG et du gouvernement soucieuses de l’impact environnemental d’un tel accord. En effet, cet accord aurait permis à Engie d’importer chaque année jusqu’à 36 cargos de gaz de schiste liquéfié entre 2025 et 2045.
N’oublions également pas le rapport d’Oxfam “banques, des engagements climats à prendre au 4ème degré” (octobre 2020) qui rappelle qu’en un an, les émissions des six principales banques françaises ont atteint plus de 3,3 milliards de tonnes équivalent CO2, soit presque 8 fois les émissions de France.
Société Générale et Crédit Agricole n’en restent donc pas moins innocentes, puisqu’elles ont chacune une empreinte carbone supérieure à celle du territoire français.
Source : Oxfam, Carbon4finance
Sources : Novethic, Les Amis de la Terre
Rédactrice : Louise Di Betta