Du micro plastique a été retrouvé pour la première fois de l’histoire dans le placenta de femmes enceintes.
C’est l’observation consternante établie par une étude scientifique intitulée “Plasticenta : première preuve de microplastiques dans le placenta humain”, publiée sur la plateforme d’informations scientifiques Science Direct en janvier 2019. Nous le savions déjà : le plastique est un véritable fléau, non seulement pour l’environnement mais aussi pour notre santé. Un être humain en ingère en moyenne 5 grammes par semaine, soit l’équivalent d’une carte de crédit, alertait en 2019 un rapport de l’ONG WWF intitulé « De la nature aux humains : jusqu’où iront les plastiques ?”.
Il y a environ trois ans, des chercheurs ont donc découvert que cette pollution insidieuse se niche jusque dans le placenta. Des microplastiques ont été retrouvés dans les ventres de quatres femmes enceintes, sur six personnes volontaires. Au total, 12 fragments de microplastiques (particules d’une taille inférieure à 5 mm) ont été relevés.
Si aucune de ces femmes n’a eu de perturbations pendant sa grossesse, les chercheurs mettent en garde contre un risque d’effets sur le long terme. Concernant la méthodologie, seuls des petits bouts de placenta ont été prélevés, laissant présager que le nombre de microparticules dans cette zone du corps, vitale pour la reproduction, serait beaucoup plus élevé. Il existe deux principaux modes de transmission des microplastiques dans le placenta : par voie respiratoire ou gastro-intestinale. Une preuve de plus que la bataille contre le plastique doit se mener sur tous les fronts.
La législation internationale évolue dans le bon sens mais trop timidement. Seul un changement de modèle économique permettra un changement profond, estiment de nombreuses organisations écologistes comme Greenpeace. La sélection du champion du plastique Coca-Cola en tant que sponsor principal de la COP 27 est révélatrice du déni de nos dirigeants.
Sources : WWF, 2019, Sciencedirect, 2012, Break From Plastic, 2021, Greenpeace France, 2018
Rédacteur : Lucas Ciaravola