1500 animaux morts pour la science. Neuralink, l’agence d’Elon Musk qui développe des puces électroniques à implanter dans le cerveau, est sous la coupe d’une enquête concernant le bien-être animal. Les méthodes de tests, souvent bâclées, sont mises en cause.
1500 : c’est le nombre d’animaux, notamment les cochons, singes et moutons, qui seraient morts durant les expériences. Menées au sein de l’agence Neuralink, les recherches visent à développer une puce, sorte d’appareil connecté, à implanter dans le cerveau afin d’utiliser nos téléphones, ou tout autre machine, sans les mains. Elon Musk et son équipe auraient même l’ambition d’utiliser cette technologie pour permettre aux personnes handicapées et paralysées de remarcher.
Le milliardaire espère faire de cette technologie une chirurgie élective. Il s’agit d’une chirurgie n’ayant aucun caractère d’urgence, à des fins d’amélioration de l’Homme. Elon Musk n’exclut pas que Neuralink puisse “diffuser de la musique directement dans le cerveau”, à plus long terme. Une mise à jour réservée pour plus tard, que cette technologie sera suffisamment “sûre et fiable ».
Test à la chaîne, morts à la chaîne !
L’enquête, ouverte depuis plusieurs mois par l’inspecteur général Américain du département de l’agriculture et révélée par Reuters, stoppe net ces utopies. La technologie imaginée par Elon Musk aurait un prix payé par les animaux sélectionnés pour effectuer les tests.
“Des opérations bâclées”, des “implants de mauvaise taille” ou encore “ des appareils installés sur la mauvaise vertèbre” seraient à l’origine des centaines de morts et de souffrances vécues. Selon des salariés de l’entreprise, contacté par Reuters, le travail se fait trop vite. La préparation est faite en urgence, la mise en place laisse à désirer. De nombreuses “erreurs” sont ainsi faites.
Il est parfois question de recommencer une expérience, alors même que celle-ci a déjà tué un certain nombre d’animaux. Business Insider avait révélé en 2022 qu’un groupe de singes aurait été exposé à des “souffrances extrêmes” dans le cadre de ces expérimentations. Selon le Comité des praticiens pour une médecine responsable (PCRM), l’entreprise aurait effectué ses tests sur 23 singes, dont seulement 7 auraient survécu.
Toujours selon Business Insider, les 7 singes restant auraient été déplacés vers les locaux de Neuralink pour “améliorer leurs conditions de vie”. Récemment, le 10 septembre 2023, Elon Musk aurait réagi à un tweet affirmant qu’ “aucun singe n’est mort résultant des implants de Neuralink”. Ils auraient choisi des singes en “phase terminale”.
Elon Musk, palme du “pire patron 2023” ?
Elon Musk, impatient, maintiendrait une pression phénoménale sur les salariés de Neurolink. Le patron de l’entreprise, déjà connue pour sa gestion très critiquée de X, n’aurait pas épargné les animaux.
“Travailler comme si vous aviez un explosif attaché à la ceinture” : c’était la recommandation d’Elon Musk à ses salariés. Ils devaient aussi composer sous la menace d’un krach boursier de l’entreprise, que son patron provoquerait de lui-même si les résultats n’arrivaient pas assez vite.
Selon les salariés de l’entreprise, les délais imposés jugés trop courts seraient la principale raison des erreurs des tests et de l’organisation. Les menaces pousseraient ainsi à la réalisation à la chaîne de tests.
Des tests pourtant légaux ?
Et pourtant, les expérimentations scientifiques restent légales aux USA. Les entreprises y ont l’autorisation de tester sur les animaux des produits destinés aux humains. Selon Reuters, ces mêmes animaux seraient systématiquement tués. Mais les employés, anciens ou nouveaux, jugent le nombre d’animaux morts trop élevé.
L’Animal Walfare Act régule ces tests et vise à limiter les souffrances et les morts inutiles. Ce texte de loi américain précise notamment qu’il faut les limiter lorsque cela est possible. L’entreprise doit aussi assurer un suivi et une prise en charge minimale des animaux. Bien que légale, l’utilisation faite des animaux et leur mise à mort semble peu éthique.
Demain, le Final Cut !
Neuralink s’en félicite : l’accord a été donné vendredi 26 mai 2023, les tests vont pouvoir évoluer sur l’Homme. Une phase de tests primordiale avant l’arrivée du produit sur le marché.
C’est la FDA, la Food and Drug Administration, qui donne l’autorisation. Cette administration américaine gère les denrées alimentaires et les médicaments. Un poste avait été ouvert début 2022 comme ‘Directeur d’essais cliniques’, ce qui promettait la constitution d’une équipe. L’affaire est à suivre, Elon Musk lui de son côté, travaille sur de nombreux projets, notamment celui d’arriver à une “symbiose avec l’IA”.
Rédacteur : Benoit Dupuis-Tordjeman