Le Forum Vitae réunit chaque année des étudiants et jeunes diplômés d’AgroParisTech. A cette dernière édition 2024, une groupe d’étudiants comme Camille ont manifesté sur place pour dénoncer selon eux une incohérence : pourquoi des entreprises comme Total ou Nestlé sont-elles mises en avant dans un établissement qui se dit « green » ? Rencontre avec un étudiant engagé qui a participé à cette mobilisation.
Pourquoi avez-vous décidé de manifester lors du Forum Vitae ?
Ce forum des métiers dAgro prétend être une vitrine d’opportunités professionnelles pour des étudiants sortie d’école .Ils veulent nous montrer les différentes voies d’avenir qui s’offrent à nous et nous présenter les entreprises qui peuvent nous embaucher à la sortie de de notre école AgroparisTech. Elle se présente comme l’école des talents d’une planète. Pourtant, parmi les entreprises présentes, nous retrouvons de grandes multinationales comme Total, Nestlé ou Avril, dont les activités nuisent ouvertement à l’environnement et aux communautés. Pour nous c’est une invitation hypocrite de la part d’une école qui se veut à la pointe de la transition agricole et environnementale.
Quelles sont vos principales critiques envers ces entreprises ?
Leurs activités sont connues pour leurs impacts néfastes, que ce soit sur l’environnement, les conditions de travail ou les populations vivant près de leurs sites. Ces entreprises pratiquent un greenwashing agressif, et leur présence dans un tel forum est un non-sens. Nous refusons de les voir promues comme des débouchés d’avenir acceptable.
Comment s’est déroulée votre mobilisation ?
Nous nous sommes mobilisés devant l’école en faisant une manifestation à l’intérieur même du forum avec des discours pour dénoncer cette situation. Nous estimons que c’est inacceptable de laisser ces entreprises sans contradictoire pendant deux jours, avancer leur argument publicitaire et leur greenwashing directement au cœur de l’école. Il y a eu plusieurs tensions avec l’administration. On a des doutes sur le fait que ça puisse aboutir.
Quelles sont vos revendications ?
Nous, nos revendications, elles sont claires. Nous demandons que des entreprises ayant des pratiques toxiques soient exclues de ces événements. Nous souhaitons que les débouchés proposés soient en accord avec les enjeux écologiques et sociaux de notre époque. Il s’agit d’aligner le discours de l’école avec ses actes.
Avez-vous l’impression d’être entendus ?
C’est difficile à dire pour l’instant. L’administration semble réticente à remettre en question leurs partenariats. Mais nous restons déterminés : nos choix professionnels construisent le monde de demain, et il est de notre devoir d’agir pour qu’ils soient cohérents avec les valeurs que nous défendons.