Une route clandestine de 120 km a été découverte dans une zone protégée du Brésil. Des orpailleurs illégaux tentent de faire entrer leurs matériels clandestinement sur le territoire des Yanomami. Jusqu’à présent ils ont réussi à introduire quatre excavatrices (machine servant à creuser le sol grâce à une chaîne de godets). Ces machines n’avaient jamais été détectées auparavant, portant ainsi à un niveau supérieur de destruction de ce territoire.
Bref petit rappel historique :
Les premiers orpailleurs ont débarqué dans les années 1970 en quête de minerais d’étain et d’or. Ce fut une catastrophe pour les Yanomami : villages décimés par les maladies, viols, pollution, traditions bouleversées. Environ 20% d’entre eux sont morts en 7 ans. En 1993, a été créée une réserve de 9,6 millions d’hectares afin de garantir un espace protégé pour les Yanomami. Ce succès fut de courtes durées, puisque se sont enchaînés la pauvreté, la flambée des prix de l’or, peu de regard sur la loi et enfin l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir, qui veut que les terres indigènes soient ouvertes au développement commercial.
L’introduction de ces machines constitue une évolution inquiétante pour des communautés déjà confrontées à une « tragédie humanitaire » aiguë.
Certaines actions sporadiques de l’agence brésilienne Ibama ont été lancées, mais le peu de financement ne leur permet de réaliser qu’un inconvénient temporaire (ex: incendier les pistes d’atterrissages illégales).
Le nouveau président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, s’est engagé à mettre les orpailleurs hors d’état de nuire et à réduire la déforestation. Ce qui fonctionnera si la pauvreté est vaincue, car bon nombre de ces orpailleurs sont animés par le besoin d’argent (un pilote de brousse peut recevoir jusqu’à 1 000 000 reais, soit un peu plus de 178 000 euros).
Le prix de l’inaction serait l’anéantissement d’un peuple qui habite la forêt tropicale depuis des milliers d’années et d’un environnement composé d’une biodiversité extrêmement riche.
Source : The Guardian, Survival International
Rédactrice : Louise Di Betta